La seconde séance de l’Innovating Lab autour de l’Intelligence Artificielle (IA) pour la Sécurité s’est tenue le 10 septembre 2019, dans les locaux du Ministère de l'Intérieur, à Paris 12.
Cette session d’information et de travail collaboratif a été programmée à l’initiative du Point de Contact National Sécurité d’Horizon 2020 et du Ministère de l’Intérieur, et fait suite à la première journée consacrée à cette thématique le 28 mai dernier, où les directions métiers du MI étaient invitées à faire émerger les besoins d’IA afin de répondre aux défis de sécurité. Cette demi-journée était ouverte aux participants institutionnels, académiques, pôles de compétitivité et industriels, et devait permettre de rassembler l’ensemble des acteurs de la sécurité et pour qu’ils puissent manifester leur désir de participer ou de porter un projet autour de l’IA (court ou long terme, national ou européen).
La séance a été introduite par M. CADIC de la DMISC et le Général Bertrand FRANÇOIS de la DCI. Ceux-ci ont axé leur propos sur la nécessité de travailler de manière décloisonnée, et du rôle de leur direction de promouvoir un esprit de travail coopératif et transverse, notamment via ce type d’événement, comme l’a souhaité M. le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez lors du premier séminaire le 8 mars dernier autour des stratégies de recherche. Plusieurs facteurs de succès ont été identifiés, à savoir l’émergence de besoins précis, la capacité à trouver les financements adéquats, et l’impératif de placer l’humain au cœur de l’action.
Luc JULIA, vice-président de l'innovation chez SAMSUNG et co-créateur de SIRI a ensuite présenté son expérience de l’IA, autour du thème de son livre : "L'intelligence artificielle n'existe pas". Au travers d’anecdotes, de faits historiques et avancées technologiques, l’intervenant a opposé les machines aux hommes et placé au cœur de son propos les enjeux de l’IA, ou plutôt de « l’Intelligence Augmentée ».
M. Armand NACHEF du CEA et PCN Sécurité a ensuite présenté les appels à projets H2020 à venir, et rappelé que le budget de l’UE sur l’IA depuis 2018 était de 1,5 Mds d’euros. Outre le prochain programme cadre Horizon Europe, il a été précisé que l’UE devrait lancer le programme Europe Numérique 2021-2028 avec 5Mds d’euros alloués à l’IA. Selon la définition de l’UE, l’IA fait référence à « toutes machines ou algorithmes capables d’observer son environnement, apprendre, proposer des décisions ou qui peut prendre des mesures intelligentes ». M. NACHEF a présenté les trois appels à propositions H2020 sur l’IA :
- 2 sur la coordination :
- SU-AI01-2020 : pour développer une feuille de route de recherche sur l’IA pour le maintien de l’ordre ;
- SU-AI03-2020 : sur les facteurs humains et aspects éthiques, sociétaux, juridiques et organisationnels de l’utilisation de l’IA en soutien des forces de sécurité - Law Enforcement Agencies (LEAs)) ;
- 1 sur l’action d’innovation :
- SU-AI02-2020 : de 17 M€, sujet sur 5 ans : le call porte sur les technologies, outils et solutions d’IA sécurisés. L’idée est de fournir des outils basés sur l’IA pour aider les LEAs dans leurs opérations, contrer l’IA malveillante par les cybercriminels etc.
Les pôles de compétitivité représentés par Rodrigue GERMANY pour SYSTEMATIC et Michel DUMAZ pour SAFE ont ensuite poursuivi cette séance d’information en présentant un panorama exhaustif des différents guichets de financements disponibles, à savoir le Challenge IA (initiative lancée par la BPI et la DGE), les appels à projets PSPC, et INNOV’UP LEADER PIA.
Avant de passer aux travaux de réflexion en groupes, la DMISC et la DCI ont laissé la place à M. Le Préfet François LOBIT, Directeur du Village de l’innovation, qui a présenté cette nouvelle initiative, dont l’objectif est de pouvoir accompagner les projets, depuis la genèse, lors des études préliminaires. Lancé d’ici la fin de l’année, l’idée affichée est de rassembler une dizaine de projets idéalement sur l’IA.
Sophie ARNAUD et Eric CLEMENT ont conclu la première partie de cette demi-journée de travail en présentant les 8 thématiques de travail, issues des 21 idées émises par les participants lors du premier InfoDay du 28 mai dernier, synthétisées comme ci-suit :
1. Intelligence embarquée (drones, caméras, etc.)
2. Analyse d’images pour extraction d’information (ex : identification d’un lieu)
3. Tracking large spectre (signaux faibles, événements atypiques, etc.)
4. Analyse et utilisation des données de procédure judiciaire (PTS, statistique, etc.)
5. Intelligence au sein de matcheurs multi-biométriques
6. Collecte et mutualisation des données pour apprentissage IA
7. Outil d’évaluation automatisé des vulnérabilités et des traces des systèmes de cyberprotection
8. Fiabilisation, protection et cadre d’utilisation de la donnée
Une heure a été dédiée au travail par groupes (8) afin de rassembler les opérationnels, les industriels, les starts up, les académiques, les universitaires etc., intéressés par une thématique précise.
Klaxoon, l’application utilisée par les organisateurs pour faciliter les échanges restera disponible et ouvert pendant dix jours à la suite de cette journée afin de recueillir les déclarations d'intérêt de chaque projet, afin de déboucher in fine sur des projets opérationnels.
M. le Préfet Renaud VEDEL a conclu cette demi-journée, en remerciant les participants pour leur intérêt. Le Préfet a souligné la volonté ministérielle autour de l’IA, avec l’élaboration d’un livre blanc et la naissance d’une véritable stratégie nationale autour de cette thématique.
