UNITE

Les crimes environnementaux, en particulier le trafic de déchets, d’espèces protégées et de bois, figurent parmi les activités criminelles transnationales les plus importantes et les plus rentables. Ces trafics sont identifiés comme à faible risque et à valeur élevée par les trafiquants qui génèrent ainsi des profits élevés avec un faible taux de détection. De plus, ils voient rarement leurs actifs confisqués et les condamnations demeurent encore trop faibles. Les trafiquants utilisent parfois des circuits légaux pour leurs activités, en vendant des animaux sur des plateformes en ligne et sur les réseaux sociaux, en transportant les marchandises de contrebande par container, avions ou coursiers et en sécurisant leurs actifs financiers dans des banques complaisantes ou des paradis fiscaux.

L’Union européenne joue un rôle majeur dans la lutte contre les crimes environnementaux et dans le démantèlement des groupes criminels organisés. L’Union européenne peut être la région d’origine du trafic (ex. déchets illégaux), ou le marché de destination (ex. espèces protégées de reptiles) ou un hub de trafic vers d’autres régions (ex. ivoire).

Les objectifs

Le projet UNITE vise à perturber les criminels et les réseaux de criminalité organisée impliqués dans les trafics d'espèces sauvages, de bois et de déchets dans et via l'Union européenne, et à récupérer les actifs générés par ces activités illégales. Il permettra d'unir les efforts des autorités répressives, des agences européennes et internationales, du secteur financier et privé ainsi que de la société civile pour mieux lutter contre la criminalité environnementale. Le projet encouragera le recours aux enquêtes patrimoniales et aux techniques de pointe en matière de cyber-investigation.

Le projet permettra de recueillir des renseignements stratégiques afin de mieux comprendre les tendances et les flux économiques et financiers liés au trafic d'espèces sauvages, de bois et de déchets concernant l'Union européenne. Ces renseignements seront partagés avec les services répressifs de tous les États-Membres de l'Union européenne et des pays tiers ciblés afin d'alimenter leurs stratégies de renseignement. Cette action permettra de former plus de 230 agents des services répressifs de l'Union européenne aux enquêtes financières liées au trafic d'espèces sauvages, de bois et de déchets, grâce aux modules en ligne du CEPOL, à un manuel et à un atelier de formation des formateurs. Cinquante autres agents recevront une formation pré-opérationnelle en matière de cyber patrouille et de trafic d'ivoire. Plusieurs opérations transnationales menées par les services de renseignement, mettant l'accent sur les enquêtes financières, auront lieu dans le domaine du trafic de déchets, d'espèces sauvages et de bois dans au moins 10 États membres de l'Union européenne, dont la France, l'Italie, la Hongrie, la Slovaquie et l'Espagne. Ces opérations favoriseront la coopération entre les différentes administrations, avec les agences de l'Union européenne (EUROPOL, Frontex) et les organisations internationales (par exemple, INTERPOL, OMD). La coopération avec les pays non européens d'Europe du Sud-Est et d'Asie sera renforcée. Le projet touchera au moins 10 entreprises en ligne, 5 entreprises de transport, 10 institutions financières et 3 entreprises de traitement des déchets afin d'obtenir leur soutien dans la lutte contre le trafic d'espèces sauvages et de déchets. Enfin, le projet sera largement visible et vise à sensibiliser 600 000 citoyens de l'UE aux initiatives du projet en matière de commerce d'espèces sauvages et de trafic de déchets par le biais des médias sociaux.