COPKIT

Europol, dans son rapport SOCTA 2017, avertit que les criminels s’appropriant les nouvelles technologies « [are] now, perhaps, the greatest challenge facing law enforcement authorities around the world, including the EU » tandis que son rapport d’Evaluation de la Menace Internet liée au Crime Organisé (IOCTA) a diagnostiqué dès 2016 que les « Existing frameworks, programmes and tools are often too slow and bureaucratic to allow for a timely and effective response », soulignant l’impérative nécessité pour les forces de l’ordre européennes de se doter de nouveaux outils plus rapides et efficaces.

En effet, ces dernières années, les groupes criminels organisés ont largement investis Internet et les nouvelles technologies avec pour conséquence une internationalisation accrue de la menace criminelle. La relative impunité des comportements illicites sur Internet et le dark net facilite le développement de ces groupes et renforce leur capacité de nuisance.

En réaction, la Commission Européenne a mandaté un consortium pour mettre au point et développer un outil de prévention et d’investigation de ces contenus numériques criminels dans le cadre de son programme de recherche H2020.

Le projet consiste en la création et mise en fonctionnement d’un eco-système numérique de veille, d’analyse et de signalement des contenus et technologies illicites facilitant l’action des groupes criminels organisés, tant sur les réseaux internet classiques que sur les réseaux parallèles (type Dark Net).

Dans une logique proactive (dite Early Warning – Early Actions, EW-EA), la technologie d’intelligence artificielle de COPKIT assure une veille efficace doublée d’un système d’alerte rapide permettant d’initier au plus vite les investigations.

La création d’un toolkit (boîte à outils) facilitant la production de savoirs et l’exploitation des données d’investigations doit changer en profondeur le traitement actuel des menaces numériques. En effet, les retours d’expériences et la formation des forces de l’ordre aboutiront à une nouvelle approche du problème, plus efficiente et plus méthodique.

Enfin, le respect de la vie privée est au cœur des préoccupations des concepteurs. La solution technologique développée respecte scrupuleusement les principes légaux et éthiques de l’UE, relatifs à l’anonymat, au traitement des données et aux nouvelles technologies.

CIVIPOL, en soutien à la Gendarmerie, a donc embauché un ingénieur en développement opérationnel pour le Centre de lutte Contre les Criminalités Numériques (C3N) de la Gendarmerie. Jusque mi 2020, il devra mettre en œuvre des campagnes de scraping des places de marché criminelles.

Concrètement, le projet COPKIT a pour objectif d’améliorer les capacités d’investigation des forces de l’ordre en leurs fournissant une analyse actuelle du modèle criminel numérique couplée à des aides à l’investigation (annuaires d’experts, guides pratiques, etc.).

La formation des enquêteurs et l’approche stratégique de long-terme seront également positivement affectées par l’étude et l’analyse de dossiers en cours et/ou déjà transféré à la justice.

En bref, l’objectif-clé de COPKIT est l’étude puis la neutralisation des réseaux criminels basant leur développement sur les nouvelles technologies.