Le réseau Jaguar a vu le jour en 2019, et se compose de policiers spécialisés, de services opérationnels des deux côtés de l'atlantique, dans les délits environnementaux, dont l'objectif est de faciliter la coordination, l'échange d'informations stratégiques, de bonnes pratiques et de travaux sur les délits environnementaux entre les États d'Amérique latine et l'Union européenne. En outre, le réseau Jaguar a été créé, avec le soutien du programme européen EL PAcCTO, en tant qu'action conjointe entre le programme EMPACT EnviCrime sur la criminalité environnementale, qui est coordonné avec EUROPOL, et le travail intensif mené par l'Espagne (SEPRONA), la France (OCLAESP) et le Portugal (SEPNA) pour renforcer la coopération policière et le partage d'informations sur la criminalité environnementale entre les pays de l’Union européenne et d'Amérique latine.
À ce jour, les pays suivants ont activement rejoint le réseau : Allemagne, Bolivie, Brésil, Colombie, Costa Rica, Équateur, Espagne, France, Italie, Mexique, Panama, Pérou, Portugal et Uruguay en plus d'EUROPOL et INTERPOL qui collaborent activement avec le réseau.
Dans ce cadre, et grâce aux échanges facilités par le réseau Jaguar, la coordination et l'exploitation de diverses opérations liées au commerce illégal du mercure destiné à être utilisé dans l'extraction illégale d'or, le trafic d'animaux sauvages, la déforestation et le trafic de bois, ainsi que l'exploitation minière illégale entre les pays d'Amérique latine et d'Europe, ont été améliorées et rendues possibles.
Opération Spencer contre le trafic international de reptiles
L'enquête a été menée par le SEPRONA (Espagne) et a bénéficié du soutien d’EUROPOL, des États membres de l'UE et de plusieurs pays d'Amérique latine par l'intermédiaire du réseau Jaguar.
355 reptiles repertoriés comme menacés, et d'une valeur de 800 000 euros, ont été sauvés dans le cadre d'une opération menée par le Service de Protection de la Nature de la Garde Civile Espagnole (SEPRONA) et à laquelle les Agents ruraux de Catalogne, EUROPOL et plusieurs pays d'Europe et d'Amérique latine ont activement participé, par l'intermédiaire du réseau Jaguar.
Au cours de l'opération, 21 suspects espagnols et britanniques ont été arrêtés et ont fait l'objet d'une enquête. Parmi les reptiles protégés par la convention CITES, on trouve des tortues d'une valeur d'environ 30 000 euros, ainsi que des armes de la Seconde Guerre mondiale. Les animaux protégés provenaient de pays d'Amérique, d'Asie, d'Afrique et d'Océanie.
Les suspects arrêtés faisaient circuler les reptiles grâce à des mules qui les transportaient dans des bagages pour être ensuite élevés et commercialisés illégalement. En outre, ils sont accusés de falsification de documents, ce qui a contribué à cacher la provenance réelle des animaux.
Collaboration et coopération internationale : la clé du succès
La collaboration et le soutien, par le biais du réseau Jaguar, d'EUROPOL, de plusieurs pays européens tels que l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Suède, et de plusieurs pays d'Amérique latine tels que l'Argentine, l'Équateur et le Mexique dans l’enquête ont été essentiels au succès de l'opération.
L'opération s'inscrit dans le cadre du plan d'action de l'Union européenne contre le trafic d'espèces sauvages (2016-2020) - le plan TIFIES en Espagne - et du projet Life « Nature Guardians » de l'Union européenne.